En partant du parc Lanin, nous devons avancer pour rejoindre nos amis quelque part au Chili pour fêter noël ensemble. Nous faisons nos adieux à l'école et nous nous dirigeons vers le sud. Nous ne sommes pas mécontents de reprendre la route après 10 jours de pause.
Nous passons une première nuit dans une zone de camping libre: le lac Villarino après Martin de los Andes. Le coin est tranquille. Le lendemain, nous allons vers Villa La Angustura; San Carlos de Bariloche en empruntant la célèbre route des 7 lacs. Les paysages sont magnifiques mais nous ne faisons que passer. Contrairement au parc Lanin, le tourisme est très présent: les chalets sont innombrables. On est typiquement dans un ambiance de station d'hiver. Ce n'est pas forcément déplaisant mais ce n'est pas très sauvage. Après avoir dépasser ces hauts lieux touristiques, nous cherchons un endroit où dormir et nous nous engageons sur une piste longeant le Rio Manso, très connu du rafting. Il pleut des cordes et nous prenons une femme et sa petite fille en stop. Elles nous entraînent tout au bout de la piste, à quelques km seulement de la frontière chilienne. Il faut rebrousser chemin une fois arrivés car il n'y a pas de place où dormir. Nous finissons dans un camping aux douches super chaudes. C'est un bonheur. Nous sommes entourés de lupins! Il y en a de toutes les couleurs: bleu; rose; blanc; jaune. Nous pensons à Michel qui nous avait fait rêver quand ils nous en parlait au Maroc. Aujourd'hui, ils sont à nos pieds et c'est génial! On en cueille pour les faire sécher.
Le lendemain, on se dirige vers El Bolson. Il paraît qu'il y a des fruits à gogo dans le coin; de la bière artisanale et un petit marché bien sympa. Tout ce qu'il faut pour qu'on y soit bien! En y arrivant, on prend un jeune en stop avec sa fille. Il est péruvien. Du coup, il nous donne plein de tuyaux sur le Pérou. En arrivant à El Bolson, on passe un moment dans un parc avec lui à discuter pendant que les enfants cueillent des cerises directement sur les arbres. On est en pleine ville et il y a des cerisiers chargés! Le soir, pour dormir nous nous installons dans le parc naturel Lago Puelo. Nous sommes arrivés tard et du coup, nous ne payons pas l'entrée. En fait, dans beaucoup de parcs naturels en Argentine et au Chili, il est possible de rentrer sans payer en arrivant en dehors des horaires d'ouverture: les parcs restent accessibles mais il n'y a plus personne pour encaisser les entrées. Ce n'est pas une conduite très honorable, mais dans les grands parcs, où les prix sont prohibitifs (surtout pour les étrangers qui peuvent parfois payer 4 fois plus cher que les locaux) c'est quand même tentant... Et vu qu'on a un petit budget, on n'a pas de complexes. Nous n'en profitons pas vraiment car nous retournons dès le lendemain matin à El Bolson pour aller au marché. Il n'y a pas autant de fruits ou de légumes que j'imaginais mais les produits sont de qualité. L'artisanat n'est pas non plus exceptionnel contrairement à ce qu'on m'avait dit mais tout de même, on passe une journée sympa à déambuler à travers les stands en mangeant des tartes aux épinards, aux oignons, au fromage... Il y a une bonne ambiance. On s'y sent bien.
On reprend la route le jour même pour le parc Los Alerces. Nous nous acquittons honnêtement de notre droit d'entrée et en cheminant vers la zone de camping libre, nous découvrons ce parc magnifique avec vues sur glacier... Nous longeons des lacs splendides, cernés de montagnes enneigées. On n'est pas dépaysés mais on ne s'en lasse pas. On arrive à la Playa del Francès... Bivouac libre au bord du lac Futalaufquen aux eaux transparentes. C'est tranquille et nous rencontrons d'emblée deux hommes: le fils est brasseur, le père vigneron. Tout un poème! Nous goûtons bien évidemment à la bière (dont nous achèterons plusieurs bouteilles) et au vin en discutant des mapuches, du parc ou des volcans de la région. Le jeune est prof d'Histoire et militant libertaire (en plus de sa bière qu'il brasse!). Le lendemain, nous profitons du parc en nous baladant dans les sentiers. Nous découvrons l'arbre qui a donné le nom au parc: l'alerce. Nous allons également voir un glacier. Tout est très bien conçu et les paysages sont superbes. En plus, il fait super beau. Mais il y a beaucoup de passages et savez-vous à quoi nous nous en apercevons? Notre baromètre de la fréquentation des zones naturelles est le nombre de papiers toilettes jonchant le sol quand on s'écarte un peu pour être tranquille... C'est pas très bucolique mais c'est très efficace... Nous dormons une deuxième nuit dans le parc et nous nous rendons compte à nos dépends que le meilleur site de camping libre semble être la Playa del Francès.
Nous repartons pour nous arrêter dans la ville de Trevelin. Dernière halte argentine avant de passer au Chili. On profite des douches de l'office du tourisme qui sont bien mieux que dans beaucoup de campings. On s'occupe également de renouveler notre assurance de voiture car elle arrive bientôt à échéance. Les tarifs en province sont bien moins chers que ceux de Buenos Aires. En plus, l'accueil y est plus chaleureux: j'ai eu droit aux photos des descendants de notre assureur et nous sommes repartis un paquet plein de caramels pour les enfants! Si c'était à refaire, nous prendrions directement une assurance en dehors de la capitale.
En cherchant un endroit où dormir, nous découvrons le complexe hydroélectrique de Futaleufu. C'est un barrage énorme et il est évidemment interdit d'y dormir bien qu'il soit encore dans le parc naturel. Nous dormirons ce soir là le long d'une clôture, au milieu des lupins.
Décembre 2009 : Du Parc Lanin à Futaleufu |
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